SACAGE FORESTIER A MARDIE SONNONS L’ALARME

, par André

Travaux de déboisement en Zone Natura 2000

Mercredi 14 septembre, à partir de 7h15, des centaines d’arbres, parfois centenaires, ont été abattus à Mardié. Vénérables ou se soulevant à peine de terre, la machine chenillée, sa mâchoire d’acier et les tronçonneuses les ont tous rasés. Ils ne continueront plus à stocker le carbone. Ils ont cessé de respirer et de nous aider à le faire. La faune, dont 126 espèces protégées, a dû s’exiler quand elle n’a pas tout simplement été écrasée au mépris des protections édictées dans l’arrété préfectoral fondant les opérations.

Protégée par des gendarmes venus en nombre et parfois embarrassés, l’abatteuse a percé une troué de cinq à sept mètres de large entre la D 960 et la Loire semant la consternation, la colère et parfois l’écœurement chez tous ceux qui se rendent sur place pour mesurer l’ampleur des dégâts.

A l’heure où le GIEC répète, rapport après rapport, l’urgence de recourir à des mesures efficaces et radicales pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°, à l’heure où des scientifiques annonce un réchauffement de 7° à l’horizon 2100 si les mesures adoptées ne sont pas à la hauteur du danger qui menace, le Conseil départemental poursuit obstinément un projet routier daté de plus de vingt ans. Alors même que l’idée du grand contournement d’Orléans semble marquer le pas dans cette instance, l’édification du pont de Jargeau qui ne serait finalisé qu’ à l’horizon 2024 ou 2025 pour un budget de 94 millions d’euros probablement dépassé, est censé résoudre les problèmes d’engorgement des voies traversant les communes de l’est de la « métropole » et répondre aux besoins des habitants.

Alors que , de plus en plus nombreux , les citoyen(e)s se mobilisent de par le monde pour appeler les pouvoirs publics à adopter les mesures urgentes et appropriées pour enrayer les dégradations spectaculaires auxquelles on assiste déjà ( niveau de la Loire, récoltes endommagées….) et éviter la course à la catastrophe climatique qui se profile, l’obstination de certains à écarter toute remise en question des choix opérés il y a des décennies peut sembler totalement irresponsable. D’autant que des solutions alternatives existent. On pourrait espérer que ceux qui sont supposés nous représenter sollicitent les habitants et les utilisateurs pour les affiner et les rendre opérationnelles.

Avant que la voie ne soit totalement dégagée pour les bétonneuses et les goudronneuses en zone NATURA 2000 et dans le Patrimoine mondial de l’Humanité et de la Loire à vélo, il est encore temps pour tous les citoyen(e)s d’en appeler à la raison. Nos enfants , nos petits- enfants nous regardent. Ils nous interpellent déjà. Demain, ils nous demanderont des comptes.
Oui, il est encore temps de rejoindre ceux et celles qui ont déjà choisi d’agir pour que les arbres repoussent et que la Loire vive. Chacun(e) d’entre nous, dans la limite de ses moyens, porte une part de responsabilité dans ce qui peut permettre de ménager l’avenir.

Etape par étape, de façon lucide et responsable, il nous appartient de construire l’avenir d’un monde encore vivable.

CA D’attac 45