Serge Grouard, député-maire d’Orléans, à Porto Alegre (février 2003) Extrait de la Lettre d’attac 45 n°17, février 2003
Mais qu’est donc parti faire notre député-maire au Brésil ? Depuis son retour, c’est le grand mystère, à part une interview express aux réponses pour le moins floues et générales (1) ; ce qui est sûr, c’est qu’il faisait partie d’une délégation de parlementaires UMP dépêchée par Chirac, sans doute pour capter de quoi alimenter la rhétorique des prestidigitateurs modernes (développement durable, environnementalisme, commerce responsable, gouvernance mondiale, etc etc).
Faisons-nous à cette occasion un devoir de citer quelques-uns des sujets directeurs de ce 3ème Forum, qui auront peut-être résonné chez le maire d’Orléans : « pouvoir politique, société civile et démocratie » « principes et valeurs, droits de l’homme, diversité et égalité » ; « ordre mondial démocratique, combat contre la militarisation et promotion de la paix ». Disons-le tout net : étrangers désirant se marier à Orléans, sans-logis, prostitués, jeunes, gens du voyage, citoyens soucieux des libertés publiques, militants associatifs, en bref populations de plus en plus confinées pour le confort d’électeurs effrayés par un discours sécuritaire paranoïaque auront tous
à cœur de savoir quels enseignements M. Grouard aura tirés de ce stage sous les tropiques, dans le royaume des pratiques sociales, collectives et alternatives.
Va-t-il porter auprès de ses collègues la contradiction contre l’idéologie néolibérale répressive qui est en train d’enfermer les plus fragiles, à Orléans comme ailleurs, dans un carcan de misère et d’humiliation ? Nous prenons ici solennellement l’engagement de le défendre comme l’un des nôtres si ses future prises de position en faveur d’une gestion participative, du renforcement d’un service public universel, d’une redistribution égalitaire des richesses et d’une politique résolument solidaire et sociale venaient à le placer sur le strapontin du pestiféré, honteusement rejeté des rangs de l’UMP, tant nous savons comme lui que les puissants de ce monde ne nous sont pas si favorables.
Et précisons, puisqu’il nous mentionne dans son interview, que point n’est besoin d’aller aussi loin pour s’intéresser aumouvement altermondialiste : Attac est partout où la justice et la solidarité font défaut, y compris à Orléans.
1 - La République du Centre, 25/01/03