Les socialistes sont revenus ! Interview de Serge Dassault (nov. 2004) Extrait de la Lettre d’attac 45 n°28, décembre 2004 - janvier 2005.

Ci-dessous des extraits d’une interview de Serge Dassault par Jean-Michel Aphati sur RTL le 29 novembre 2004. Bonne lecture...

(...)

Je n’aime pas ce qu’a dit tout à l’heure Alain Duhamel, "l’alternative socialiste". Il n’y a pas d’alternative socialiste. Les socialistes ont créé la décadence en France par leur système où il ne faut pas travailler, où il n’y a pas de discipline, où il faut laisser faire n’importe quoi. Il ne faut pas de punition, il faut se marier avec n’importe qui... Enfin c’est n’importe quoi !

- Les socialistes ne sont plus au pouvoir depuis près de trois ans.

Oui mais on continue malheureusement à faire la même chose.. Parce qu’on ne veut pas revenir et on ne peut pas revenir, parce qu’il faut quand même savoir que notre France aujourd’hui est totalement bloquée. Bloquée intellectuellement, bloquée idéologiquement. (...) Il suffit de voir les petites mesures de Raffarin, enfin les mesures qu’il a tenté de faire pour résoudre un certain nombre de problèmes. Immédiatement : grève dans les hôpitaux, grève dans les écoles, grève à la SNCF, grève à l’EDF, n’importe quoi. On est un pays bloqué, figé, complètement structuré de façon à ne rien changer. C’est ça la gauche, c’est ça les socialistes. On ne change rien, on reste comme ça. On va tous crever. Point. C’est tout ! (...) l’opinion publique n’est pas préparée à ça. L’opinion publique n’a pas encore compris que la gauche est en train de ruiner la France. (...)

On n’a pas encore compris qu’il n’y a pas de problème gauche/droite. Il y a un problème de savoir : qu’est-ce qu’il faut faire pour résoudre l’économie ? Qu’est-ce qu’il faut faire pour créer des emplois ? Qu’est-ce qu’il faut faire pour que les entreprises embauchent ? Qu’est-ce qu’il faut faire pour que les entrepreneurs soient suffisamment motivés pour rester en France ? On n’a rien de tout ça aujourd’hui ! On n’a pas la flexibilité de l’emploi ! On n’a pas la réduction des impôts qu’on est les seuls à supporter en France. Alors qu’est-ce qui se passe ? Les gens qui travaillent, les gens qui créent des emplois s’en vont ! Et un beau jour il n’y aura plus que des chômeurs en France.

On n’ose pas dire que la France est en faillite. On n’ose pas dire qu’on n’a plus d’argent. On n’ose pas dire que les acquis sociaux on ne peut plus les payer. On ne veut pas dire que la dette de France est de 1.100 milliards d’euros. On ne veut pas dire qu’on a des déficits permanents. Pourquoi ? C’est la vérité. Et pourquoi on a ça ? Mais parce que on est bloqué par la gauche ! On est bloqué par Mitterrand, on est bloqué par Jospin. On n’en sort pas !

- Mitterrand... ça fait longtemps qu’il n’est plus là !

Il nous a donné le cancer. Ecoutez on parle d’alternative socialiste mais il n’y en a pas ! Il n’y en a pas ! Les socialistes sont pires. S’ils reviennent au pouvoir c’est foutu ! On ne fera plus rien !

- Mais Serge Dassault, ce n’est plus la gauche qui est au pouvoir ! Vous vous en êtes rendu compte ?

Si. Elle est encore au pouvoir parce que l’opinion publique est à gauche, parce que le gouvernement ne veut rien faire. (...)

La politique de la>gauche c’est toujours de dire : c’est l’ultra-libéralisme. Le Médef... le Médef c’est quoi le Médef ? Le Médef c’est des gens qui travaillent qui font des entreprises et qui créent des emplois. Alors qu’est-ce qu’il y a contre le Médef ? (...)

Moi je veux un président qui change l’état d’esprit des Français, et qui dise la vérité. Et qui fasse comme Mme Thatcher a fait, ou comme l’Espagnol a fait, qui a réussi à changer l’état d’esprit. On est les seuls en France depuis les socialistes. On est encore en pays socialiste, parce qu’on ne veut rien changer, parce qu’on ne peut pas changer, parce que l’opinion n’est pas préparée à ça !

- Vous êtes à la tête de la SocPresse depuis six mois maintenant Serge Dassault.

Oui.

- Vous êtes un homme heureux, un homme de presse heureux ?

Oh vous savez, maintenant les gens qui lisent le journal correctement.... donc on attend...

- Qu’est-ce qui a changé au Figaro ? Beaucoup de choses ont changé d’après vous ?

J’ai changé de directeur, j’ai changé la direction, j’ai changé le rédacteur en chef. Donc tout va bien...

- Tout va bien. Le chantier est terminé...

C’est pas terminé, parce que là aussi il faut changer les choses. Il faut que le journal continue aussi à dire la vérité, à parler de ce qui se passe, à dire ce qu’il faudrait faire aux Français. C’est comme un médecin qui donne un médicament qui est mauvais, alors on ne le prend pas, on crève, bon. Eh bien il faut prendre le médicament..

- Mais quand vous lisez Le Figaro tous les jours Serge Dassault, vous êtes heureux de ce que vous lisez ? Vous vous dites : tiens, là on dit la vérité aux Français ?

Pas suffisamment encore. Il faut qu’il soit plus agressif. Il faut qu’il parle de libéralisme, il faut qu’il parle de flexibilité. Il faut qu’il dise l’état d’esprit est à gauche. Moi je le vois bien, tout le monde ne parle que de ça. Serge Dassault, ultra-libéral pour un canton. Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Eh bien ils le disent quand même ! Mais si on n’est pas ultralibéral. Si on n’est pas libéral, on ne crée pas d’emplois et si on ne crée pas d’emplois il y a des chômeurs et s’il y a des chômeurs c’est la pauvreté. Il faut quand même comprendre que sans entreprise, sans emploi, sans chef d’entreprise motivé il n’y a pas d’activité ! C’est comme ça dans tous les pays et on le voit bien !