LA SÉCURITÉ SOCIALE DE L’ALIMENTATION OU COMMENT VIVRE DE SON TRAVAIL

, par Marie-Dominique Dupont-Mouton, Philippe de Vita

La loi EGAIim 2 devait renforcer la rémunération des paysannes au juste prix de leur production...

Les circuits-courts, le bio, les AMAP sont des alibis à l’agroindustrie quand elle ne le récupère pas avec notamment son logo HVE !
Son slogan est : « le mangeur a le choix et c’est lui qui décide ce qu’il veut manger ! » Comment alors expliquer la chute de cette agriculture, la paupérisation de la population ?
La Sécurité Sociale de l’Alimentation est une idée simple au potentiel de transformation majeur. Elle reprend le principe de la Sécurité Sociale de 1946 à 1967 qui repose sur 3 piliers : l’universalité (tout le monde en bénéficie, riches, pauvres), le financement par la cotisation sociale et le conventionnement démocratique décidé par les citoyen-nes dans les caisses locales. Concrètement, 150 € sont versés mensuellement à toutes les personnes, enfants compris, pour un coût de 120 Milliards. Cette somme permettrait de s’approvisionner dans les lieux conventionnés, offrant un revenu juste et décent aux agriculteurices, une alimentation saine et de qualité pour les mangeurs. Cette idée est réalisable aujourd’hui dans un cadre juridique mondialisé sortant l’agriculture de ce marché. La Sécurité Sociale à la sortie de la guerre a prouvé que c’était viable et que les citoyennes peuvent reprendre leurs vies en main, vivre sur leur territoire, répondre à la souveraineté alimentaire et créer de l’économie en recentrant sur les vrais besoins.

Laurence Desmazières et Marie-Dominique Dupont Mouton, paysannes et présidente d’ATTAC 45 (45)